Plus rien ne semble aller entre le Premier ministre malien Choguel Maïga et les militaires au pouvoir au Mali. Face aux militants du M5-RFP, son mouvement politique, le chef du gouvernement n’a pas été tendre avec ses mandants.
Au Mali, le Premier Choguel Maïga et les militaires au pouvoir ne semblent plus avoir le même regard sur la gestion de la transition.
Face aux militants du M5-RFP, son mouvement politique, le chef du gouvernement malien n’a pas été tendre avec ses mandants sur la question, lors d’un meeting.
Il semble même avoir franchi la ligne rouge dans ses rapports avec les acteurs de la junte. Les accusant de ne pas vouloir fixer de limite à la transition.
« La transition était censée prendre fin le 26 mars 2024. Mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement », fait remarquer Choguel Maïga devant ses partisans.
Très critique, Choguel Maïga, va plus loin. Il dénonce sa mise à l’écart dans les prises de décisions dans la conduite de la transition.
« Aujourd’hui encore, il n’existe aucun débat sur la question. Le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation », soutient-il.
Selon lui, il y a « des risques de graves remises en cause et de retour en arrière ».
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Choguel Maïga de son vrai nom Chouaïbou Issoufi Souleymane, est celui qui préside aux destinées du Mouvement Patriotique pour le Renouveau.
À sa prise du pouvoir d’Etat en 2020, il est le civil sur qui l’actuel général d’armée Assimi Goïta compte pour diriger le gouvernement. Un rôle qu’il a joué jusque-là en harmonie avec son mandant.
Mais depuis le samedi 16 novembre 2024, tout semble basculer. La sortie de Choguel Maïga lui attire des critiques tant au sein de la classe politique que dans la société civile.
Dans un communiqué produit le dimanche 17 novembre, le Collectif pour la défense des militaires (CDM) exprime son mécontentement.
« Un chef de gouvernement qui réclame publiquement une clarification et une réorientation de la politique du gouvernement, est-il vraiment dans son rôle ?… (Il) s’inscrit désormais dans une logique de délation des autorités de la Transition », lit-on dans le document avant d’exiger une démission de Choguel Maïga.
L’Alliance pour la refondation au Mali (Arema), s’inscrit aussi dans cette logique. Ce mouvement politique allié du chef de la Transition, estime que le Premier ministre n’incarne plus les valeurs et la vision de la Transition. Il doit donc être mis à l’écart suggère cette organisation.
Richard Yasseu